Aujourd’hui nous allons voir ce que coute la vie quotidienne aux
Etats-Unis.
Pour être clair depuis le début, répondre à la question
« combien coute la vie aux États-Unis ? » est comme répondre à
celle de « combien coute la vie en Europe »… ben moi je crois que le
prix de la location est un peu plus élevée à Paris qu’à Bratislava (ou Bagnère
de Bigorre pour mes petits palois). Alors, ce que vous allez voir maintenant,
c’est le prix de la vie (quotidienne… pas humaine, hein ?) à Denver,
capitale du Colorado, un des États les plus chouette des États-Unis et surtout
bon marché (mais pas pauvre, hein ? Si vous allez en Alabama, ben c’est
moins cher… surtout parce qu’il n’y a rien, que les gens vivent dans des mobil
homes et qu’ils pèsent 320 kg… bon, j’avoue, il parait qu’on y mange très bien…
ceci expliquant donc cela). Voyons donc :
Peter M. for the New York Times (on ne se refuse rien! C’est mon blog, je me fais interviewée par qui je veux !) :
Combien payez-vous de loyer mensuel ?
Alors, nous vivons dans un quartier… « de grande diversité »,
c’est-à-dire, pauvre et dangereux, en pleine « gentrification »,
c’est-à-dire que les riches, ou moyennement riches, sont en train d’acheter
toutes les maisons du quartier pour les rénover et y habiter. Nos voisins sont
donc des gens jeunes et riches ou assimilés. Cependant, il semblerait que les
« diversifiés », c’est-à-dire les délinquants, les SDF et les
drogués, ne se sont pas encore aperçus du changement. Ils continuent donc à
« loiteringuer » (du verbe loiter en anglais qui veut dire trainer
dans la rue sans but clairement défini a part faire peur aux gens… ou
éventuellement leur piquer leur sac ou leur vélo… surtout le miens, dont la
chaine a été lâchement attaquée hier soir ! Diversifié si tu lis ce
blog : « alors tu en penses quoi des chaines de vélo
allemandes ? Pas mal, hein ? 45 euros pour attacher son vélo, ça
valait le coup ! »). Ce quartier à tout de même le gros avantage de
se situer à 5 min. en vélo du centre-ville, 15/20 minutes à pieds, 35 min. si
vous y allez à pied avec ma mère (sauf s’il y a trop de
« diversifiés »… dans ce cas elle accélère) et 3 minutes 24 secondes
en voiture (plus 30 minutes pour se garer). Ma maison a trois chambres à
coucher (ou à
jouer à la Nintendo pour mon colocataire qui s'enferme des heures et des heures
et qui est donc forcément tout pâlichon), une petite salle de bain, une cuisine/salle à manger/salon (trois en
un !), et un charmant portillon surélevé à l’entrée pour que mes
colocataires puissent fumer du cannabis (c’est légal ici donc pas de scandales
s’il vous plait !). Elle a été complètement rénovée avant notre arrivée
(les voisins sont venus remercier Mike de venir habiter là… apparemment les
habitants pré-rénovation étaient des diversifiés… d’ailleurs, selon les
archives de la police disponibles sur le web:Denver police department *, nos ex-voisins de maison ont
violé quelqu’un ou ont été violés par quelqu’un… y’a pas que nos voisins qui
sont contents du changement de locataires !).
Bon donc, tout ça pour dire que nous payons 1 200 dollars/mois + factures
(120/200 dollars en plein hiver pour le chauffage et l’électricité + moins de
30 dollars pour l’eau et les égouts… ici les égouts coutent plus cher que
l’eau… !) + X $ pour le spray anti-agression que je ne vais pas tarder à m’acheter.
Peter M. for the New York
Times: “Combien coûtent les transports en commun? »
Quels transports en commun ? Ah ! Les trois trains et demi, et
les bus dégueulasses pleins de diversifiés ? 2.50$ pour trois heures, ou
80$/mois. Les gens ici ne prennent pas les transports en commun. Ils achètent
des voitures et ils roulent avec. Prendre les transports publics, comme tout ce
qui est public ici (voir mon article sur la sécurité sociale), c’est pour les
pauvres. D’où notre investissement immédiat dans… une voiture ? Non !
Un vélo !
Peter M. for the New York Times: “Les supermarchés, c’est comment?”
Alors là ! Grande question que tout le monde attend ! Comment
fait-on pour manger aux States ? C’est un peu compliqué au début, mais on
s’y retrouve. Dans un supermarché américain (du Colorado de Denver) lambda (ni
trop cher, ni gratuit), il y a 10 000 fois plus d’offres que dans un supermarché
français même Carrefour ou Leclerc ! Une visite au supermarché et vous
faites une overdose de choix ! Autant dire que vous trouverez ce que vous
souhaitez… si vous en avez la patience. Genre, vous voulez acheter des
pois-chiches, vous les trouverez :
- pré-cuisinés sous vide au rayon (enfin vue la taille du rayon, je pense
qu’on peut carrément parler de quartier) fruit et légumes frais.
- surgelé au rayon surgelé (il y a trois rayons de produits surgelés, donc
bonne chance)
- en boite dans le rayon, légumes en boite de conserve.
- en boite dans le rayon « ayayay ! Mexico lindo ! »
mais ils s’appellent garbanzos, donc faites attention.
- à la fin du magasin au rayon… traiteur/boulangerie/produits pré-préparés
à embarquer sur place et manger avec des cuillères en plastiques.
Le tout étant d’être capable de les trouver puisqu’ils sont engloutis dans une
masse multicolore d’autres produits.
Le problème principal
est que les américains n’aiment apparemment pas cuisiner. Il y a donc des
tonnes et des tonnes de produits surgelés et pré-préparer à consommer en 5
minutes et demie après passage au microonde. Du coup, il est difficile de
trouver les bases… genre, les lentilles :
Après trois tentatives avortées de tomber sur des lentilles pas cuisinées
(crues, en conserves ou surgelées… peu m’importait !), j’ai décidé de
demander à un « opérateur de rayon » :
MOI : « Salut ! Comment ça va ? (il faut toujours
demander ça ici pour ne pas être impoli) Est-ce que par hasard, vous sauriez où
se trouvent les lentilles ?
L’OPÉRATEUR : « Les quoi ? »
MOI : « Les lenteuleusss ! Lentèls, Lenteulsss »
L’OPÉRATEUR : (on voit à ça tête qu’il a compris mais qu’il est très
gêné) « … ah… euh… ça ressemble à quoi des Lenteulssss ? » (… il
ne sait pas ce que c’est !!! Il en a déjà entendu parler mais n’a aucune
idée de ce que c’est !!!)
MOI : (avec moult gestes) « Alors c’est petit, c’est rond, ça
peut être sec ou en conserve »
L’OPÉRATEUR : « C’est comme une épice ? »
MOI : « Euh non c’est comme les petit-pois »
L’OPÉRATEUR : « Je vais aller demander à mon manageur… comment ça
s’écrit, déjà ? »
…
L’OPÉRATEUR revient : « C’est bon mon manageur sait ce que
c’est ! Je vais vous montrer où ça se trouve ! »
Arrivés au rayon, pas de lentilles… nous appelons un second manageur qui
nous oriente un peu mieux et là… au milieu de tous les produits conditionnés,
je vois mes lentilles !!!!! Youhouuuuuuuuuuu ! Bon, maintenant, le jambon de bayonne...
Peter M. for the New York Times: “Le telephone, combien ca coute?”
Réponse: Très cher!!!!
Il faut d’abord savoir qu’ici tout le monde à un Smart phone, sauf les
Smart gens qui ont bien compris que payer au minimum 100 $ par mois + 300 $ de
téléphone pour avoir accès à internet à tout moment, c’était peut-être un peu
hors de prix. Pour les ringards comme moi, il y a les téléphones qui
datent de l’époque de Neandertal… et là, surprise ! Prendre un abonnement
coute plus cher que faire des recharges mensuelles ! Est-ce que vous savez
pourquoi ? Et bien moi non plus ! Ce que je sais c’est que n’étant
pas américaine, et n’ayant jamais vécu sur ce continent, la compagnie de
téléphone ne me fait pas confiance. Ils pensent que je ne vais pas payer mon
abonnement. Si je veux signer un contrat avec eux, il me faudra leur faire un
chèque de 250/500$ de caution, qu’ils encaisseront et me rendront à la fin de
l’année… Hors de question !!!! Je prends donc un téléphone à recharge et
je paie 38,50$/mois appels et textos illimités avec la compagnie la moins chère
du marché….
Peter M. for the New York
Times: “Il y a-t-il de bons restaus aux USA, ou faut-il toujours manger du
fast-food ?”
Des fast-foods, il y en a beaucoup
et pour tous les gouts ! En France nous avons McDo et Quick qui servent la
même chose (et là je vois venir les parisiens : « c’est pas vrai,
c’est pas vrai ! On a aussi machin chouette et truc much et bodibodoin et
tartanpion !!! »… oui mais moi je suis paloise, et chez nous on mange
bien pour pas cher donc les fast-foods ont la vie dure ! Et toc !).
Aux USA, ils ont tout ! Le mauvais fast-food comme Macdo où il n’y a que
des pauvres et où le service est lamentable, le bon fast-food qui sert des
salades ou du sushi, le fast-food lambda type Subway qui sert des sandwichs
sans gout mais avec plein de sauce et de sel, le fast-food mexicain et j’en
passe. Evidemment, et comme partout, si vous voulez bien manger, optez plutôt
pour un vrai restau.
Un repas normal ici vous coutera entre 8 et 20 $.
VOUS :
« 8$ ????????????????????????????????????????????? »
MOI : « Oui ! 8$ ! »
Comment c’est possible ? Sachez que les portions sont
gigantesques. Donc, soyez smart et commandez juste une entrée ! Elle vous
coutera 5/6$, vous aurez même parfois du mal à la finir et au pire, vous pouvez
toujours picorer dans l’assiette de votre bien aimé(e) qui commande
inlassablement les plats à 11$.
Au 5/6$ il faut rajouter 15% de pourboire moralement obligatoire :
= 8/9$ le repas !
Il est bon de savoir aussi que si vous ne pouvez pas terminer votre
assiette, vous pouvez demander sans rougir un « doggy bag ». Il s’agit
d’un sac/ papier alu/ assiette en polyester, qu’on vous donne gratuitement pour
embarquer le surplus chez vous. N’ayez pas honte, tout le monde le fait !
Après, pour bien choisir son restau… il faut avoir de la chance !
Normalement, si vous payez un peu plus, vous tomberez sur de la très bonne
qualité… normalement ! On trouve le meilleur comme le pire ! Et quand
je dis le pire, c’est vraiment le pire ! J’ai déjà deux restaus à mon
actif où la bouffe était IMMANGEABLE ! Non pas qu’elle ait été mal cuisinée
(oui enfin aussi), mais la qualité des produits était… un scandale
sanitaire ! (le bruit et les odeurs comme dirait notre cher ex-président
de la république). Le coup de la viande de cheval à côté, c’est de la
rigolade ! En gros, gardez-vous des enseignes « all you can
eat » et autre « 3 pour le prix d’1 », et vous serez sains et
saufs ! N’oubliez pas que les américains ne sont pas britanniques, ils
savent cuisiner et ils aiment manger ! C’est juste qu’ils ont plutôt
des gouts d’enfant (zyeutez le pourcentage du périmètre de la table occupé par
le Ketchup et les sauces barbeuk):
Il est bon de savoir aussi qu’ici on ne passe pas 2h au restau. On mange et
on s’en va ! Si vous aviez vu ma pauvre mère accrochée fiévreusement à son
assiette, en train de tout manger à fond la caisse pour que le serveur ne la
lui enlève pas avant qu’elle ait fini ! Dès votre avant-dernière bouchée,
l’addition vous sera portée et vous pourrez quitter le restau en mâchant le
dernier bout de votre cheesecake ! Il n’y a pas non plus de vraies
règles : rien ne vous oblige à attendre que tout le monde soit servi avant
d’entamer votre repas, vous pouvez aussi manger pratiquement tout avec les
mains et quitter la table au milieu du repas pour aller faire pipi.
Aller faire pipi au restau, voilà un autre sujet ! Il y a un autre
problème très grave dans les restaus américains, c’est les « free
refills ». Qu’est-ce ? Quand vous vous asseyez à une table, vous avez
le serveur qui se pointe dans la seconde qui suit avec un énorme verre d’eau et
de glaçons pour chaque convive. Si vous avez le malheur de commander un soda ou
du thé glacé (très à la mode dans ce pays !), votre verre surdimensionné
sera re-rempli gratuitement dès que vous aurez péniblement réussi à en vider
les 3/4. Donc au restau, on consomme plus de calories provenant du soda que de
son assiette ! Et, bien évidemment, l’altitude aidant, on doit se lever 2
ou 3 fois pour aller vider sa vessie ! Le serveur en profitera, d'ailleurs, pour retirer l'assiette que vous n'aviez pas encore finie!
Alors, les USA? Ça vous tente? Qui sera le prochain à venir nous rendre
visite?
* J’ai emprunté l’expression « C’est moins cher que gratuit » aux
vendeurs dans les médinas tunisiennes.
* Comment utiliser ce site ? Quand vous cliquez sur le lien, vous
tombez directement sur la carte des crimes et des délits commis à Denver. Sur
le côté, vous devez entrer les données suivantes : période concernée qui
peut remonter jusqu’en 2007, quartier (le miens c’est « Five points »),
et type de crime (si vous êtes bon en anglais, vous pouvez sélectionner les
crimes qui vous intéressent). Ensuite vous pouvez double cliquer sur la carte
pour l’agrandir et vous pourrez ainsi admirer le nombre de crimes commis rue
par rue. En cliquant sur les petits trucs violets vous pourrez apprendre qu’elle
est la nature du crime qui a été commis… a pas
peur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire