Lorsqu’on
immigre aux USA, une des grandes questions est de savoir si on va être capable
de survivre, la deuxième est si on va être capable de vivre l’ « American
Dream », (la troisième: si on va grossir, mais ce n’est pas le sujet de ce
message…). Ben, de ce que j’ai pu voir jusqu’à présent, si vous êtes jeune, que
vous n’êtes pas une
feignasse et que vous êtes prêt à prendre des risques, IMMIGREZ !
Le
gros problème de l’Europe, ce sont les vieux ! Ils sont partout, occupent
tous les postes de travail intéressants, refusent de prendre quelques risques
que ce soit et se défendent entre eux ! C’est une caste pernicieusement
organisée qui saccage les ambitions des jeunes générations numériquement
inférieures.
Vous
pensez que j’exagère ? Comparons l’attitude de deux entreprises à mon
égard :
1)
Attitude numéro uane : Les européens.
Entretien
d’embauche au Colorado avec une célèbre école française, présente partout dans
le monde y compris à Denver :
Le
recruteur : « Ah oui votre CV est très bien. Les profs avec qui je
travaille ici n’ont pas de formation ou d’expérience donc ils ne savent pas
enseigner. Vous êtes très certainement celle qui aura le plus de
connaissances. »
Et
là tu te dis, génial ! Il va au moins me proposer un poste de directrice
pédagogique !
Le
recruteur continue : « Je peux vous confier quelques cours peut-être
mais vous comprenez bien que je ne peux pas enlever des cours aux anciens pour
vous les donner à vous (ah bon ? Pourquoi ?), vous seriez haïe (et
c’est censé me poser un problème ?) »
Le
recruteur rajoute : « Bon mais ne vous inquiétez pas, je vais vous
trouver quelques cours. J’en ai un par exemple à Boulder le samedi matin que
personne ne peux (traduisez « veux » !) faire (et oui Boulder
c’est à une heure de route de Denver et travailler le samedi matin… ben c’est
pas la joie). Pour le salaire c’est 24$/heure et au bout de 500 heures on vous
augmente d’1$. Donc plus vous avez d’ancienneté, mieux vous êtes payée »
En
termes plus clairs et sans langue de bois : « Chère Mademoiselle,
vous êtes belle (bon d’accord, ça c’est moi qui l’ai rajouté), jeune, diplômée,
expérimentée et dynamique. Nous avions une chance sur 100 million de tomber sur
quelqu’un avec votre expérience et vos qualités d’enseignante ici à Denver.
Pour autant nous vous proposons :
-récupérer
les poubelles des anciens = cours que personne ne veut faire parce qu’ils sont
trop loin, que les élèves sont chiants ou que les horaires ne conviennent pas.
-travailler
moins que les autres parce que, quand même, priorité aux anciens même s’ils
sont incompétents.
-percevoir
le salaire le moins élevé de l’école puisque vous venez d’arriver.
En
Europe, j’aurais sauté sur l’occasion (on ne refuse pas tant de bonté !)
mais aux USA, voilà ce que les boîtes me proposent :
2) Attitude
number tou : Les américains.
Entretien
d’embauche dans un célèbre cabinet d’avocat :
La
recruteuse : « Nous avons des clients hispaniques qui ne parlent pas
anglais. Nous avons beaucoup de mal à communiquer avec eux car nos
réceptionnistes, bien que bilingues, ne sont pas formées pour comprendre et
traduire les questions légales. Vous n’avez aucune expérience en la matière
mais je vous propose ce poste parce que 1. vous êtes bilingue 2. vu votre CV,
vous êtes quelqu’un qui apprend vite ( !). Je vais vous former, vous
apprendre tout ce que je sais. Ça sera long et difficile mais, vue votre
intelligence, je ne doute pas que vous y arriviez…»
En
termes plus clairs et sans langue de bois : « Chère Mademoiselle,
nous cherchions une personne avec une formation universitaire en droit et de
l’expérience dans un cabinet d’avocat, vous n’avez ni l’une, ni l’autre, mais
comme vous êtes intelligente (et nous savons que vous l’êtes en regardant votre
CV…) et qu’en plus vous êtes sympathique (et nous savons que vous l’êtes parce
que nous avons passé 3 minutes et demie avec vous) nous allons vous
embaucher ( !):
-temps
complet
-vacances,
assurances, réassurance, retraite et tutti quanti inclus
- $$$$/an! ... bon normalement c’est moins bien payé mais vue votre
expérience dans un domaine qui n’a rien à voir avec le nôtre, nous avons décidé
de vous payer plus…
-3
ans de formation pour un travail qui peut être extrêmement bien payé aux USA,
dans un cabinet d’avocat très prestigieux qui me permettra de trouver un
travail haut de gamme en claquant des doigts…
-200 $ et un Twix… (bon ça aussi c’est moi qui l’ai rajouté…)
- Cerise sur le gâteau : le cabinet en question
se trouve à 10 minutes à vélo de chez moi, 21 minutes à pied (Google Map quand
tu nous tiens !)… vous y croyez-vous ?
Alors,
comme me l'a fait remarquer Sarah, il ne faudrait pas vous faire croire,
non plus, qu'il est si facile de trouver du travail aux USA. J'ai
quand même quelques qualités:
a) Qualité number uane: Je suis une personne
extraordinaire:
(bon d'accord, ça c'est moi qui
l'ai rajouté...)
2. Qualité number tou: Je suis une vraie bilingue français-espagnol
et parler espagnol dans une ville ou 50% des gens sont hispaniques et dont une
bonne partie d'entre eux ne parle pas anglais... ben forcément, c'est un gros
avantage.
3. Qualité number zri: Avant de venir habiter aux
States j'ai vécu dans 4 pays différents, donc quand les types voient mon CV,
ils n'osent même pas me demander si j'estime être une candidate prête à
relever des chalenges....
4. Qualité number fort de café: bon j'ai quand même un « Master
Degree », d'accord, c'est un Master d'Histoire Moderne, pas de droit ou de
médecine... mais ça a quand même de la gueule sur un CV, encore plus aux States
où la proportion de diplômés et bien inférieure à celle de l’Europe ...
Alors moi je n’ai plus qu’une chose à
dire à la célèbre école française présente dans le monde entier et qui adore
les jeunes profs :