mercredi 20 février 2013

Les États-Unis, c’est moins cher que gratuit !*









Aujourd’hui nous allons voir ce que coute la vie quotidienne aux Etats-Unis.
Pour être clair depuis le début, répondre à la question « combien coute la vie aux États-Unis ? » est comme répondre à celle de « combien coute la vie en Europe »… ben moi je crois que le prix de la location est un peu plus élevée à Paris qu’à Bratislava (ou Bagnère de Bigorre pour mes petits palois). Alors, ce que vous allez voir maintenant, c’est le prix de la vie (quotidienne… pas humaine, hein ?) à Denver, capitale du Colorado, un des États les plus chouette des États-Unis et surtout bon marché (mais pas pauvre, hein ? Si vous allez en Alabama, ben c’est moins cher… surtout parce qu’il n’y a rien, que les gens vivent dans des mobil homes et qu’ils pèsent 320 kg… bon, j’avoue, il parait qu’on y mange très bien… ceci expliquant donc cela). Voyons donc :

Peter M. for the New York Times (on ne se refuse rien! C’est mon blog, je me fais interviewée par qui je veux !) : Combien payez-vous de loyer mensuel ?

Alors, nous vivons dans un quartier… « de grande diversité », c’est-à-dire, pauvre et dangereux, en pleine « gentrification », c’est-à-dire que les riches, ou moyennement riches, sont en train d’acheter toutes les maisons du quartier pour les rénover et y habiter. Nos voisins sont donc des gens jeunes et riches ou assimilés. Cependant, il semblerait que les « diversifiés », c’est-à-dire les délinquants, les SDF et les drogués, ne se sont pas encore aperçus du changement. Ils continuent donc à « loiteringuer » (du verbe loiter en anglais qui veut dire trainer dans la rue sans but clairement défini a part faire peur aux gens… ou éventuellement leur piquer leur sac ou leur vélo… surtout le miens, dont la chaine a été lâchement attaquée hier soir ! Diversifié si tu lis ce blog : « alors tu en penses quoi des chaines de vélo allemandes ? Pas mal, hein ? 45 euros pour attacher son vélo, ça valait le coup ! »). Ce quartier à tout de même le gros avantage de se situer à 5 min. en vélo du centre-ville, 15/20 minutes à pieds, 35 min. si vous y allez à pied avec ma mère (sauf s’il y a trop de « diversifiés »… dans ce cas elle accélère) et 3 minutes 24 secondes en voiture (plus 30 minutes pour se garer). Ma maison a trois chambres à coucher (ou à jouer à la Nintendo pour mon colocataire qui s'enferme des heures et des heures et qui est donc forcément tout pâlichon), une petite salle de bain, une cuisine/salle à manger/salon (trois en un !), et un charmant portillon surélevé à l’entrée pour que mes colocataires puissent fumer du cannabis (c’est légal ici donc pas de scandales s’il vous plait !). Elle a été complètement rénovée avant notre arrivée (les voisins sont venus remercier Mike de venir habiter là… apparemment les habitants pré-rénovation étaient des diversifiés… d’ailleurs, selon les archives de la police disponibles sur le web:Denver police department *, nos ex-voisins de maison ont violé quelqu’un ou ont été violés par quelqu’un… y’a pas que nos voisins qui sont contents du changement de locataires !).

Bon donc, tout ça pour dire que nous payons 1 200 dollars/mois + factures (120/200 dollars en plein hiver pour le chauffage et l’électricité + moins de 30 dollars pour l’eau et les égouts… ici les égouts coutent plus cher que l’eau… !) + X $ pour le spray anti-agression que je ne vais pas tarder à m’acheter.

Peter M. for the New York Times: “Combien coûtent les transports en commun? »

Quels transports en commun ? Ah ! Les trois trains et demi, et les bus dégueulasses pleins de diversifiés ? 2.50$ pour trois heures, ou 80$/mois. Les gens ici ne prennent pas les transports en commun. Ils achètent des voitures et ils roulent avec. Prendre les transports publics, comme tout ce qui est public ici (voir mon article sur la sécurité sociale), c’est pour les pauvres. D’où notre investissement immédiat dans… une voiture ? Non ! Un vélo !

Peter M. for the New York Times: “Les supermarchés, c’est comment?”

Alors là ! Grande question que tout le monde attend ! Comment fait-on pour manger aux States ? C’est un peu compliqué au début, mais on s’y retrouve. Dans un supermarché américain (du Colorado de Denver) lambda (ni trop cher, ni gratuit), il y a 10 000 fois plus d’offres que dans un supermarché français même Carrefour ou Leclerc ! Une visite au supermarché et vous faites une overdose de choix ! Autant dire que vous trouverez ce que vous souhaitez… si vous en avez la patience. Genre, vous voulez acheter des pois-chiches, vous les trouverez :

- pré-cuisinés sous vide au rayon (enfin vue la taille du rayon, je pense qu’on peut carrément parler de quartier) fruit et légumes frais.

- surgelé au rayon surgelé (il y a trois rayons de produits surgelés, donc bonne chance)

- en boite dans le rayon, légumes en boite de conserve.

- en boite dans le rayon « ayayay ! Mexico lindo ! » mais ils s’appellent garbanzos, donc faites attention.

- à la fin du magasin au rayon… traiteur/boulangerie/produits pré-préparés à embarquer sur place et manger avec des cuillères en plastiques.

Le tout étant d’être capable de les trouver puisqu’ils sont engloutis dans une masse multicolore d’autres produits.

Le problème principal est que les américains n’aiment apparemment pas cuisiner. Il y a donc des tonnes et des tonnes de produits surgelés et pré-préparer à consommer en 5 minutes et demie après passage au microonde. Du coup, il est difficile de trouver les bases… genre, les lentilles :

Après trois tentatives avortées de tomber sur des lentilles pas cuisinées (crues, en conserves ou surgelées… peu m’importait !), j’ai décidé de demander à un « opérateur de rayon » :

MOI : « Salut ! Comment ça va ? (il faut toujours demander ça ici pour ne pas être impoli) Est-ce que par hasard, vous sauriez où se trouvent les lentilles ?

L’OPÉRATEUR : « Les quoi ? »

MOI : « Les lenteuleusss ! Lentèls, Lenteulsss »

L’OPÉRATEUR : (on voit à ça tête qu’il a compris mais qu’il est très gêné) « … ah… euh… ça ressemble à quoi des Lenteulssss ? » (… il ne sait pas ce que c’est !!! Il en a déjà entendu parler mais n’a aucune idée de ce que c’est !!!)

MOI : (avec moult gestes) « Alors c’est petit, c’est rond, ça peut être sec ou en conserve »

L’OPÉRATEUR : « C’est comme une épice ? »

MOI : « Euh non c’est comme les petit-pois »

L’OPÉRATEUR : « Je vais aller demander à mon manageur… comment ça s’écrit, déjà ? »


L’OPÉRATEUR revient : « C’est bon mon manageur sait ce que c’est ! Je vais vous montrer où ça se trouve ! »

Arrivés au rayon, pas de lentilles… nous appelons un second manageur qui nous oriente un peu mieux et là… au milieu de tous les produits conditionnés, je vois mes lentilles !!!!! Youhouuuuuuuuuuu ! Bon, maintenant, le jambon de bayonne...

 

Peter M. for the New York Times: “Le telephone, combien ca coute?”

Réponse: Très cher!!!!

Il faut d’abord savoir qu’ici tout le monde à un Smart phone, sauf les Smart gens qui ont bien compris que payer au minimum 100 $ par mois + 300 $ de téléphone pour avoir accès à internet à tout moment, c’était peut-être un peu hors de prix. Pour les ringards comme moi, il y a les téléphones qui datent de l’époque de Neandertal… et là, surprise ! Prendre un abonnement coute plus cher que faire des recharges mensuelles ! Est-ce que vous savez pourquoi ? Et bien moi non plus ! Ce que je sais c’est que n’étant pas américaine, et n’ayant jamais vécu sur ce continent, la compagnie de téléphone ne me fait pas confiance. Ils pensent que je ne vais pas payer mon abonnement. Si je veux signer un contrat avec eux, il me faudra leur faire un chèque de 250/500$ de caution, qu’ils encaisseront et me rendront à la fin de l’année… Hors de question !!!! Je prends donc un téléphone à recharge et je paie 38,50$/mois appels et textos illimités avec la compagnie la moins chère du marché….

 

Peter M. for the New York Times: “Il y a-t-il de bons restaus aux USA, ou faut-il toujours manger du fast-food ?”

 Des fast-foods, il y en a beaucoup et pour tous les gouts ! En France nous avons McDo et Quick qui servent la même chose (et là je vois venir les parisiens : « c’est pas vrai, c’est pas vrai ! On a aussi machin chouette et truc much et bodibodoin et tartanpion !!! »… oui mais moi je suis paloise, et chez nous on mange bien pour pas cher donc les fast-foods ont la vie dure ! Et toc !). Aux USA, ils ont tout ! Le mauvais fast-food comme Macdo où il n’y a que des pauvres et où le service est lamentable, le bon fast-food qui sert des salades ou du sushi, le fast-food lambda type Subway qui sert des sandwichs sans gout mais avec plein de sauce et de sel, le fast-food mexicain et j’en passe. Evidemment, et comme partout, si vous voulez bien manger, optez plutôt pour un vrai restau.

Un repas normal ici vous coutera entre 8 et 20 $.

VOUS : « 8$ ????????????????????????????????????????????? »

MOI : « Oui ! 8$ ! »

Comment c’est possible ? Sachez que les portions sont gigantesques. Donc, soyez smart et commandez juste une entrée ! Elle vous coutera 5/6$, vous aurez même parfois du mal à la finir et au pire, vous pouvez toujours picorer dans l’assiette de votre bien aimé(e) qui commande inlassablement les plats à 11$.

Au 5/6$ il faut rajouter 15% de pourboire moralement obligatoire :
 
                                                                           
                                                                         = 8/9$ le repas !

 
Il est bon de savoir aussi que si vous ne pouvez pas terminer votre assiette, vous pouvez demander sans rougir un « doggy bag ». Il s’agit d’un sac/ papier alu/ assiette en polyester, qu’on vous donne gratuitement pour embarquer le surplus chez vous. N’ayez pas honte, tout le monde le fait !

Après, pour bien choisir son restau… il faut avoir de la chance ! Normalement, si vous payez un peu plus, vous tomberez sur de la très bonne qualité… normalement ! On trouve le meilleur comme le pire ! Et quand je dis le pire, c’est vraiment le pire ! J’ai déjà deux restaus à mon actif où la bouffe était IMMANGEABLE ! Non pas qu’elle ait été mal cuisinée (oui enfin aussi), mais la qualité des produits était… un scandale sanitaire ! (le bruit et les odeurs comme dirait notre cher ex-président de la république). Le coup de la viande de cheval à côté, c’est de la rigolade ! En gros, gardez-vous des enseignes « all you can eat » et autre « 3 pour le prix d’1 », et vous serez sains et saufs ! N’oubliez pas que les américains ne sont pas britanniques, ils savent cuisiner et ils aiment manger ! C’est juste qu’ils ont plutôt des gouts d’enfant (zyeutez le pourcentage du périmètre de la table occupé par le Ketchup et les sauces barbeuk):
 

Il est bon de savoir aussi qu’ici on ne passe pas 2h au restau. On mange et on s’en va ! Si vous aviez vu ma pauvre mère accrochée fiévreusement à son assiette, en train de tout manger à fond la caisse pour que le serveur ne la lui enlève pas avant qu’elle ait fini ! Dès votre avant-dernière bouchée, l’addition vous sera portée et vous pourrez quitter le restau en mâchant le dernier bout de votre cheesecake ! Il n’y a pas non plus de vraies règles : rien ne vous oblige à attendre que tout le monde soit servi avant d’entamer votre repas, vous pouvez aussi manger pratiquement tout avec les mains et quitter la table au milieu du repas pour aller faire pipi.

Aller faire pipi au restau, voilà un autre sujet ! Il y a un autre problème très grave dans les restaus américains, c’est les « free refills ». Qu’est-ce ? Quand vous vous asseyez à une table, vous avez le serveur qui se pointe dans la seconde qui suit avec un énorme verre d’eau et de glaçons pour chaque convive. Si vous avez le malheur de commander un soda ou du thé glacé (très à la mode dans ce pays !), votre verre surdimensionné sera re-rempli gratuitement dès que vous aurez péniblement réussi à en vider les 3/4. Donc au restau, on consomme plus de calories provenant du soda que de son assiette ! Et, bien évidemment, l’altitude aidant, on doit se lever 2 ou 3 fois pour aller vider sa vessie ! Le serveur en profitera, d'ailleurs, pour retirer  l'assiette que vous n'aviez pas encore finie! 

Alors, les USA? Ça vous tente? Qui sera le prochain à venir nous rendre visite?

* J’ai emprunté l’expression « C’est moins cher que gratuit » aux vendeurs dans les médinas tunisiennes.

* Comment utiliser ce site ? Quand vous cliquez sur le lien, vous tombez directement sur la carte des crimes et des délits commis à Denver. Sur le côté, vous devez entrer les données suivantes : période concernée qui peut remonter jusqu’en 2007, quartier (le miens c’est « Five points »), et type de crime (si vous êtes bon en anglais, vous pouvez sélectionner les crimes qui vous intéressent). Ensuite vous pouvez double cliquer sur la carte pour l’agrandir et vous pourrez ainsi admirer le nombre de crimes commis rue par rue. En cliquant sur les petits trucs violets vous pourrez apprendre qu’elle est la nature du crime qui a été commis… a pas peur !

vendredi 15 février 2013

Se cultiver (pas du cannabis!) aux USA


Dans la série “Mais comment font les américains pour survivre en Europe ? », je rajouterais bien:

Le coup du bibliothécaire



La bibliothèque municipale est… GRATUITE ! Vous payez 0 euros, 0 centimes… je me suis trompée ! Vous ne payez que 0 dollars, 0 cents… (je ne suis là que depuis 1 mois aussi !). Et l’inscription vous prendra un total de 1 minute 30 secondes avec votre passeport d’immigré(e) (la dame n’a même pas demandé à voir mon visa) et une lettre non ouverte arrivée à votre adresse aux USA pour prouver que vous habitez bien là où vous dites que vous habitez. Vous vous rendez compte ???????????????? En plus vous pouvez emprunter les livres pour une durée d’un mois et les DVD pour 3 semaines ! Vous vous rendez compte ?????????? Ça fait 7 ans que je suis expatriée, j’ai vécu dans 4 pays différents… et ben j’avais jamais vu ça ! Vous voulez savoir ce qui est pire ? Si vous ne ramenez pas le bouquin en temps voulu, ça vous coutera la somme astronomique de… 25 centimes d’euros… de dollars ( !) par jour ! Vous vous rendez compte ???????????????? À ce prix-là, ils pourront se payer un café au Starbucks après 6 mois de livre non rendu ! Et vous voulez savoir ce qui est encore (plus) pire que toutes les choses que je viens de dire ??????? Quand vous vous baladez dans les rayons, vous tombez toujours sur un, une ou des bibliothécaires très très souriants qui vous demandent d’un air enjoué si vous avez besoin d’aide ? une questions ? un problème ? un café crème ou sucre ? (bon j’avoue, le coup du café, ce n’est pas vrai… mais ça ne va pas tarder à devenir la norme s’ils continuent comme ça !). Quand vous leur dites que merci beaucoup mais que ça va, ils vous répondent : « Si vous avez la moindre question n’hésitez surtout pas, nous serons super méga ravis (traduisez « soooooooooooo ») d’y répondre ». Et bien vous savez quoi ? C’est vrai ! Un jour, je me baladais en regardant un peu dans tous les sens parce que je cherchais un bouquin. Tout à coup, un bibliothécaire arrive vers moi, tout sourire, tout gentil, il me demande s’il peut faire QUOI-QUE-CE-SU-A pour m’aider. Je lui explique le genre de livre que je cherche et là ! Son visage s’illumine ! Son sourire s’agrandit (encore plus) ! Il est ravi ! Il va pouvoir faire son travail ! Il adore ça ! J’ai eu droit à une démonstration d’une qualité très élevée, du travail de bibliothécaire. Il m’a montré où ? quand ? qui ? et comment chercher ; il m’a fait m’assoir devant son ordinateur ; il m’a montrer tous les codes d’accès, les ressources disponibles, les sections intéressantes pour moi. Comble du comble, il me montre des sites internet en relation avec mon sujet. Tout ça en écrivant avec moult détails toutes les infos dont j’ai besoin sur des petits papiers jaunes prévus à cet effet. Pour finir, il m’a tendu un papier (énorme sourire et yeux qui s’illuminent) avec le numéro de téléphone de la section où il travaille au cas où j’aurais la moindre question à poser ! Vous y croyez, vous ???????? Moi si j’avais fait mon DEA ici, j’aurais tout bouclé en une après-midi ! (oui et ça m’aurait couté la peau du culbuto aussi… mais ça, c’est une autre histoire…).

Bon, c’est vrai, tout n’est pas non plus tout rose… au grand étonnement de n’importe quel européen, la bibliothèque est pleine de… gens qui lisent ? Oui effectivement comme en Europe… de livres ? Oui aussi…. Non ce qui est étonnant c’est qu’il y a beaucoup de SDF… dans la bibliothèque… et vous savez ce qu’ils font ?... ils lisent ! Comme dit Mike : « On parle souvent du manque de sécurité social aux USA mais jamais du fort taux d’alphabétisation parmi la population sans-abris… »… On s’amuse bien aux States !

dimanche 10 février 2013

Les USA et les "pas de maison"


Quand vous arrivez aux States, vous levez la tête et, là! Waouh! Les gratte-ciels! Une fois que vous avez fini d’admirer les gratte-ciels vous redescendez la tête et la... euh... ah.... oh... ça craint un peu les States, non?... Les centres-villes ici sont bourrés de SDF. Sans exagération, je pense qu'une personne sur 6, voir 1 sur 2 la nuit, est sans-abris ou assimilée... c'est incroyable mais vrai !
 
Avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un peu de sémantique. En France, depuis longtemps, on ne dit plus « clochard », c’est politiquement incorrect… on dit « Sans Domicile Fixe », ce qui semble absurde à première vue… à première vue seulement ! Aux States on dit « homeless », c’est-à-dire, « pas de maison »… c’est plus clair, plus direct et pas politiquement correct.

[Or, les américains ADOREEEEENNNNT le politiquement correct ! Mon banquier, par exemple, m’a demandé comment je trouvais mon quartier… je lui ai répondu : « Euh… ben disons que c’est pas mal mais je ne suis pas habituée à voir autant de gens… euh… oui… particuliers…. » (comme vous avez sûrement pu le constater avec cette dernière phrase, il n’y a pas que mon banquier qui aime le politiquement correct…) ; Mon banquier : « Oui il y a beaucoup de gens issus de la diversité… » (François Hollande, sors de ce corps qui n’est pas le tiens !). Voyez-vous ici, « Issus de la diversité », ça veut dire pauvres, SDF ou drogués ! Parce que les gens particuliers de mon quartier, ce ne sont ni des noirs, ni des hispaniques, encore moins des chinois, ce sont des pauvres ! Bon, soit ! Revenons à notre sémantique.]

Le problème est qu’en France, bon en tout cas à Pau (… oui et à Séville, à Turin et à Cologne… bon donc ça fait pas mal de villes quand même !), soit vous êtes SDF, soit vous ne l’êtes pas… (Sandrine est-elle devenue folle ?), et bien figurez-vous qu’aux States, vous pouvez être un « pas de maison », ne pas être un « pas de maison » mais en avoir l’apparence, être malade mental « pas de maison » ou « avec une maison », ou être un junkie… très certainement « pas de maison ». En gros, il y a un pourcentage impressionnant de gens qui sont ou qui ressemblent à des « pas de maison ». J’en conclu donc que le type qui a inventé un terme aussi alambiqué et admettant autant d’acception que le terme « Sans Domicile Fixe », était américain.

Il faut savoir, qu’en fait, les américains ne vivent pas normalement dans les centres-villes. Ils préfèrent les banlieues, moins chères et où il est beaucoup plus difficile de croiser un « pas de maison »… et ben oui, dans les banlieues, on y va pour rentrer chez soi. Il n’y a rien d’autre, pas de bar, pas d’entreprise, pas de petit commerce genre boulangerie. Donc techniquement, si on a « pas de maison », ben on ne peut pas y rentrer… à la maison… Résultat des courses : il y a une concentration très importante de SDF en bas des gratte-ciels.

Que font les SDF aux États-Unis ? Ils font ce que font les SDF en Europe mais en pire, car dans le groupe des SDF américains il y a pas mal de junkies et de malades mentaux non traités. Les SDF se promènent donc toute la journée dans les rues principales… or il n’y en a pas beaucoup de rues principales donc ils sont très concentrés… ils dorment, bronzent, discutent (boivent et se droguent) dans TOUS les parcs (pas la peine d’aller s’y promener avec votre compagne/compagnons et vos poussettes pendant les belles journées ensoleillées… au risque de devoir expliquer à vos rejetons pourquoi le monsieur qui sent mauvais s’est fait pipi dessus, ou pourquoi l’autre monsieur, qui est tout sale, crie des gros mots, alors qu’eux -vos enfants- n’ont pas le droit de dire « caca boudin »).

Il y a autre chose que font les SDF américains, mais ça, je l’ai appris à mes dépends ! Vendredi de la semaine dernière, j’ai réalisé que j’étais entrée aux USA depuis plus de 10 jours et que donc je pouvais aller faire une demande pour obtenir mon numéro de sécurité social (le numéro de sécurité social n’a rien à voir avec un numéro de chômeur ou de RSAiste ou de retraité, il s’agit d’un numéro pour… ben je ne sais pas… vous en avez besoin pour ouvrir un compte ou signer un contrat de travail). Vendredi dernier je suis donc allée au centre de sécurité social avec ma mère… à celui du centre-ville… vendredi dernier, c’était le premier du mois… jour où tous les SDF se rendent où ?... au centre de sécurité social ! Et oui ! Le premier du mois ils récupèrent les 400 dollars que leur donne le gouvernement pour leur permettre de survivre. Alors voilà ! C’était l’aventure ! Assises pendant 2h environs au milieu de gens qui sentent mauvais, de drogués au regard hagard, d’obèses en chaises roulantes avec leur indispensable bouteille d’oxygène qui leur permet de respirer (faire un régime ou arrêter de fumer ne semblant pas être une option…). Nous avons aussi eu droit au SDF tuberculeux qui s’est placé debout, devant toutes les chaises (dont les nôtres), et qui a soudainement était pris d’une quinte de toux… apparemment sa maman ne lui avait pas appris à mettre la main devant la bouche pour tousser… je vous passe les détails. (Soit dit en passant, j’ai finalement compris pourquoi les services d’immigration sont aussi paranos avec les tests tuberculiniques, les vaccins contre tout, y compris la grippe et les visites médicales qui coutent la peau des fesses… les services d’immigrations, ils ne veulent pas que leurs petits immigrés, tout jeune, tout frais, soit contaminés par les américains !). Traumatisées, n’osant rien toucher et à peine respirer, nous avons finalement obtenu le fameux numéro ! En sortant, cerise sur le gâteau, nous croisons un type non seulement SDF, mais en plus travesti…

Le numéro de sécurité social aux États-Unis, il ne sert à rien, mais je l’ai quand même bien mérité !   

 

Pour finir, je vous mets le texte anglais/espagnol qui passait en boucle sur l’écran dans la salle d’attente :

It is a federal offense to kill, kidnap, forcibly, assault, intimidate or interfere with designated federal employees while they are engaged in or on account of the performance of their official duties.
Violators are subject to criminal persecutions.
Es un delito federal matar, secuestrar, asaltar, intimidar o interferir con empleados federales mientras desempeñan, o debido a que desempeñan, sus deberes oficiales.
Los violadores están sujetos a un juicio criminal.

 

En français:
« Tuer, séquestrer, agresser, intimider ou interférer avec des employés fédéraux alors qu’ils accomplissent, ou parce qu’ils accomplissent, leur devoir, est considéré comme un crime fédéral.
Toute infraction sera sujette à des poursuites criminelles. »

 

Vous êtes prévenus ! Si vous souhaitez vous rendre aux States, évitez de séquestrer les employés de la Sécurité Sociale !

jeudi 7 février 2013

Mais comment font les américains pour survivre en Europe?


(Spéciale dédicace à Mike)

Quand mon projet d’expatriation a commencé à se concrétiser, j’ai très souvent entendu autour de moi : « Non mais arrête ! Tu ne vas quand même pas aller vivre là-bas ? »  « Mais comment tu vas faire ? »… oui c’est-à-dire que les français n’aiment pas beaucoup les américains… (et ce n’est pas gentil parce que les américains, eux, aiment beaucoup les francaisEs…).

D’accord, chez nous tu vas dans n’importe quel restau et tu manges bien… soit ! OK, c’est vrai que si tu te casses une jambe, normalement c’est gratuit… oui c’est vrai, nous avons 5 semaines de vacances par an et nous ne travaillons que 35 heures par semaine (Mike, qui est un hyperactif- debout à 8h00, footing d’1h30, « ramassage » du bordel dans la chambre, brossage des dents, redérangeage de toute la chambre, départ à vélo à fond la caisse au boulot, travail pendant 10h00 avec pause déjeuner de 23 minutes et 42 secondes, arrivée à la maison à 9h12, dégustation de lentilles froide avec de la tomate en conserve arrosées de curry en poudre, suivi de l’incontournable tartine de beurre de cacahuètes et son coulis de confiture aux groseilles, préparation des cours pour le lendemain, rédaction de quelques e-mails et dodo !... – Oui Mike en France… il déprime et s’ennuie : « 35heures ?... Par jour ?). Bon, oui, c’est vrai, on vit bien en France ! Cependant, il y a  certaines choses ici auxquels je risque fort de devenir dépendante…

En voici la liste :

Le coup du plombier


Tout le monde a déjà souffert, au moins une fois dans sa vie, d’un problème de plomberie… et quand est-ce que votre WC se bouche, que la tuyauterie de votre évier explose, ou que votre chaudière rend l’âme ? Le dimanche bien sûr ! Nous, nous avons fait encore plus fort ! Nous nous sommes retrouvés sans eau chaude un dimanche, mais pas n’importe quel dimanche ! Celui de la… SUPER BOWL (traduisez coupe du monde/d’Europe de football) ! Qui dit mieux ?

Moi, là, j’ai cru que j’allais passer 3/4 jours sans me doucher et confirmer, par la même occasion, le cliché auquel croient tous les américains : les français puent parce qu’ils ne se lavent pas… (alors que c'est juste parce qu'on mange du fromage!...) Mike a donc appelé le plombier qui :

1. a répondu immédiatement (!)

2. voulait passer dans la demi-heure. Nous avons dû réfréner son enthousiasme ! Nous avions prévu un petit tour avec les copains dans une jolie petite ville dans les montagnes… non mais oh ! Il y a des gens qui ont des choses à faire aussi, hein !

À l’heure prévue, le plombier qui se pointe… la chaudière ? Oui, elle est foutue ! Je dois appeler mon collègue et… on vous la changer ! Sceptique, je suis partie regarder la Super Bowl dans un bar avec les copains…. Quand je suis rentrée, la nouvelle chaudière était installée !
Conclusion de la journée 
Notre chaudière a pété THE dimanche, jour de la Super Bowl, et la journée s’est passée comme suit : Debout vers 10h15, nous partons dans la charmante petite ville de Golden (voir photo) ou nous nous promenons, déjeunons dans un super restau de cow-boys et admirons des bisons (voir photo). Nous rentrons vers 15h15 et nous croisons le plombier qui nous annonce que notre chaudière est décédée de mort violente. Je pars dans un bar super chouette du centre-ville pour regarder la Super Bowl (ou plutôt essayer de comprendre les règles du jeu), ayant échoué dans ma tentative de compréhension du jeu, je repars à la maison vers 6h30 avant la fin du match. Je croise les plombiers qui m’annoncent que ça y est, ils ont fini. Vers 21h00, je me prélasse dans mon bain chaud…

Les dimanches de la super bowl, moi, j’aime bien !  

Le coup de la bestiole dans le verre


 Nous étions donc au restaurant avec tous les copains et la maman. Une fois n’est pas coutume, nous commandons une carafe de vin rouge. Je commence à verser le vin dans mon verre et là…
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Mais c’est dégueulasse !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Cette bestiole était malencontreusement, et pour une raison qui reste inconnue à ce jour, morte dans la carafe de vin rouge… je l’ai immédiatement signalé à la serveuse qui s’est amplement excusée et qui m’a assurée que la prochaine carafe serait offerte par la maison.

J’attendais donc ma carafe gratuite quand, tout à coup, un type en cravate se pointe… c’est le manager ! Voix grave, tête basse, il s’excuse : « Je suis tellement désolé… je ne sais pas ce qui s’est passé… (il secoue la tête)… vraiment c’est la première fois qu’un tel incident se produit… je suis vraiment désolé » MOI : (bon, on se calme, personne n’est mort !... oui bon sauf la bestiole…) « Non mais ne vous inquiétez pas, je sais bien que c’est un accident ». LUI : « Je suis sincèrement désolé… » etc…

Alors voilà, nous avons bu une carafe de vin rouge gratis ! Je l’ai amèrement regretté le jour d’après… la pire gueule de bois de toute ma vie !

Pour info (non parce qu’après vous allez croire que ce genre de truc n’arrive qu’aux États-Unis), en Allemagne avec des copains, alors que nous mangions, ou essayions de manger, les « tapas » d’un restau soi-disant « espagnol », j’ai tout d’un coup vu un truc passer entre mes pieds… En y regardant de plus près : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!
C’était un rat !
(Bon je vous passe les détails… oh puis non, je ne vous les passe pas, c’est rigolo…) Je me suis levée d’un bon et j’ai commencé à hurler « il y a un rat, il y a un rat » en piétinant par terre comme une hystérique. Mes deux copines inquiètes :  « Il y a un rat ???????????????? »… « aaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!! » tout en piétinant parterre et en secouant les bras en l’air… nous avions l’air fines ! Je tiens tout de même à rendre hommage à mon copain Simon qui a virilement conservé sa dignité et qui n’a ni hurlé, ni piétiné, ni secoué les bras…. Quand le serveur s’est pointé il a d’abord essayé de négocier : « Non mais ce n’était pas un rat, c’était une souris ! »… Euh ! Alors, excuse-moi coco, mais je sais encore faire la différence entre une petite souris et un gros rat dégueulasse. Ensuite, en guise d’excuse nous avons eu droit à : « Non mais c’est que la porte est ouverte et comme il y a des rats dans la rue, parfois ils rentrent »… Ben voyons ! Pas de manager, pas de carafe de vin gratuite, ni même une réduction…
Mais comment font les americains pour survivre en Europe?...

lundi 4 février 2013

Mythe number tou: Les américains sont riches…





Dans notre « Mythe number wane » nous avions démontré que, NON, les parisiens ne sont pas des peaux de vaches. Aujourd’hui, dans notre « mythe number tou », nous allons nous pencher sur un sujet très sérieux… le fric (c’est chic… ou pas) et les américains.


Le salaire des américains est généralement plus élevé que celui des français (je dis bien généralement… y’a qu’à voir le nombre de SDF, alcoolos, drogués, chtarbés et mecs louches qu’il y a dans les rues).
Mike a un pote électricien, il n’est pas à son compte mais il gagne 63 000 dollars par an, sa femme, elle, est infirmière en radiologie et elle touche environ 40 000 dollars par an… ça nous fait donc un total de plus de 100 000 dollars par an pour un couple avec deux enfants ! Pas mal, hein ? Bon évidemment dans ces 100 000 dollars par an, il va falloir soustraire les impôts (pas très élevés) et au moins l’assurance maladie qui coute la peau des fessiers et qui ne vous couvre qu’après avoir payé une franchise (de 3000 euros généralement). Rajoutez enfin 1600 dollars par mois pour la crèche !!!!!!!!!!… (vivent les mamies !).

Et pourtant, Mike mis à part (je crois que les 9 ans qu’il a passé en Europe l’ont rendu plus européen que les européens), je ne connais pas un seul américain qui ait des économies sur son compte en banque… les américains sont riches mais ils sont toujours fauchés ! Mystère, Mystère !

En fait, aux États-Unis, si on a de l’argent, on le dépense. C’est comme ça ! C’est-à-dire qu’en fin de mois vous vous retrouvez avec 0 dollar sur votre compte en banque, voir même – 500 dollars (ou pire). Si vous économisez de l’argent c’est qu’il y a une raison (je veux faire un voyage au Mexique, je vais donc économiser 1200 dollars en 6 mois pour payer les billets d’avion). On n’économise pas dans le but de… oui de… oui enfin parce qu’on ne sait jamais !

C’est fou ! Nous sommes dans un pays où tout peut vous arriver ! Ici on vire les gens sans préavis (vous arrivez un vendredi au travail, votre chef vous convoque dans son bureau et vous dit que ce n’est pas la peine de venir lundi matin…) et l’assurance maladie ne couvre qu’après franchise (encore faut-il avoir une assurance maladie…) et pourtant, presque personne n’a de l’argent de côté… Tout le contraire des européens qui sont assurés pour tout, touchent des sommes astronomiques quand ils sont au chômage, se rendent gratuitement chez les médecins ou à l’hôpital… mais ont les Livrets A bourrés à craquer ! Voilà donc un mystère irrésoluble ! Si quelqu’un a une explication qu’il parle maintenant ou qu’il… l’écrive dans les commentaires en bas de ce message !




Tout ceci étant bien théorique, je vous propose d'étudier trois cas pratiques que j'ai moi-même sélectionné dans notre entourage:



CAS PRATIQUE NUMBER WANE : Nos colocataires


Notre colocataire vivait en Floride où il était au chômage (il touchait les fameux coupons dont j’ai expliqué l’utilité dans un autre message... pour ceux qui ne veulent pas lire l'autre message, les coupons sont des "coupons", en French language, qu'on echange contre de la bouffe au Supermarket). Son frère, qui s’avère être notre autre colocataire, eut la brillante idée de le faire venir au Colorado et de lui louer la troisième chambre de notre maison… Voici donc Monsieur coupons qui se pointe, grâce à un billet d’avion payé par son frère (qui devait lui même 1200 dollars à Mike : caution + loyer du premier mois…), avec 200 dollars… en argent ?... non ! En coupons ! Ben au moins on ne va pas mourir de faim… Quelque jours plus tard, ouf ! Nous sommes sauvés ! Il déniche un travail de serveur. « pas génial » me direz-vous… mais rappelez-vous qu’ici on gagne vite beaucoup d’argent. Les serveurs ne peuvent peut-être pas se permettre des vacances à Honolulu mais ils peuvent couvrir facilement 340 dollars de loyer mensuel… enfin, ça, c’est ce qu’on croyait !

Quelques jours plus tard, Mike rentre à la maison après une dure journée de labeur qui lui permettra de remplir un peu plus son Livret A (qu’il s’est empressé d’ouvrir avant de déménager aux States… quand je vous dis qu’il est plus européen que les européens !). Il s’assoit sur le canapé pour se détendre (ou enlever ses chaussures… je ne sais pas, je n’étais pas là…), et là il tombe sur une facture qui indique « 200 dollars »… qu’est-ce ? Nos deux colocataires, ultra riches, comme vous avez pu le constater, ont trouvé intelligent… indispensable… important… super… d’investir dans… un vélo pour aller au travail ? Et bien non ! Raté ! Une pipe géante pour fumer du cannabis ! … … … … « Oui mais elle coutait 300 dollars au départ et ils ne l’ont eu que pour 200 !!! Eux, ils savent faire des affaires ! ».

Quelques jours plus tard, (encore une fois), le premier des frères, celui qui n’était pas au chômage en Floride, se retrouve au chômage au Colorado… youhouuuuuuuuuuu ! (Je précise qu’ici on ne touche généralement pas d’indemnités chômage… donc pas de travail = pas de salaire…) Et son frère, qui lui était au chômage en Floride mais qui ne l’est plus au Colorado, investit dans un accessoire indispensable… important… super… intelligent… de beaux vêtements pour être présentable au travail ? Et bien non ! Raté ! Une tablette numérique ! … … … … « Oui mais elle fait de superbes photos (et c’est d’ailleurs grâce à elle que nous avons pu vous montrer les maisons des voisins en feu !... alors on ne se plaint pas, hein ?).

Il y a quelques semaines, (vous voyez des fois on change), le premier des frères, celui qui n’était pas au chômage en Floride mais qui s’est retrouvé au chômage au Colorado, a retrouvé du travail (il gare les voitures d’un restaurant…)… ouf ! Et puis il y a quelques jours il a eu un accident avec la voiture de sa copine (sa copine ne veut plus vivre avec lui parce qu’il est trop irresponsable économiquement… ces filles alors !...)… 500 euros de franchise à payer… heureusement, personne ne l’a su à son travail (oui parce que pour un gareur professionnel de voiture, ça la fout mal !) et le deuxième des frères, celui qui était au chômage en Floride mais pas au Colorado, s’est retrouvé au chômage… au Colorado… … … …

Bon mais ne vous inquiétez pas, il vient finalement de retrouver un travail dans un restaurant… ah oui, mais c’est un peu loin… impossible d’y aller à pied… il n’y aurait pas quelqu’un pour lui prêter un vélo ?…

… à part ça, Mike et moi, nous allons investir dans une bonne assurance vie… parce qu’à ce rythme-là, on va finir par succomber à une crise cardiaque avant l’âge…      

CAS PRATIQUE NUMBER TOU : la famille de Mike


Je vous mets un exemple number tou parce que l’exemple number wane est celui de deux jeunes irresponsables. L’exemple number tou est celui de gens responsables… la sœur et le beau-frère de Mike…

Alors eux ils vivent dans les suburbs… c’est-à-dire, là où vivent les desesperate housewives :

 

Nous en reparlerons un jour… ils ont deux enfants et une maison immense sur trois étages avec deux pièces qui ne servent à rien… (dans une de ces pièces il y a un canapé blanc sur lequel il est interdit de s’assoir pour ne pas le salir… tout comme dans la cuisine il y a une table sur laquelle il est interdit de poser un verre pour ne pas l’abîmer… tout comme dans le placard il y a une poêle qu’on ne peut pas utiliser pour ne pas la rayer… bon je m’arrête là parce que sinon nous n’en finissons plus !). Ils ont aussi deux gros pickups qu’il faut escalader pour monter dedans et l’indispensable caravane pliante pour faire du camping…
 

 

Ah que vous ne connaissiez pas le coup de la caravane pliante !

Bon bref. Le mari est « manageur d’électriciens » et gagne quelque chose comme 100 000 dollars par an à lui tout seul… sa femme a décidé de laisser tomber sa belle carrière professionnelle pour élever ses deux enfants… en échange, elle travaille dans une cantine scolaire… travailler dans une cantine scolaire aux States, c’est comme être femme de ménage en France. C’est un métier très dévalorisé socialement (... on constate, au passage, le peu de cas que font les américains de la bonne bouffe). Elle le déteste ! Elle se sent mal dans sa peau, mal dans son corps et ne supporte pas les réflexions désobligeantes des enfants… changer de métier ? Non ! Elle veut que ses horaires coïncident avec ceux de ses enfants.

Vous me direz : « rien de particulier dans tout cela… ». Et bien figurez-vous que si ! Si la sœur de Mike se lève tous les matins pour faire un travail qu’elle déteste, bien en deça de ses capacités et de ses ambitions, ce n’est pas pour offrir un meilleur avenir à ses enfants, ou pour payer les factures d’électricité, ni même pour se permettre un petit restau en amoureux avec son mari de temps en temps, non ! Si elle fait ça, c’est pour acheter une caravane pliante, un canapé sur lequel on ne peut pas s’assoir, une table qui s’abime si l’on pose un verre dessus, refaire une cuisine ultra moderne et en excellent état parce qu’elle la trouvait trop petite ou acheter des robinets à 300 dollars pour le coin toilettes/lavabo du premier étage… et on se demande où le créateur de Desesperate housewives a trouvé son inspiration ?… on se demande aussi pourquoi ils (la soeur et le beau


frère de Mike) ne nous parlent plus... nous qui vivons en colocations avec deux chômeurs compulsifs et qui partons au travail à vélo, dans le seul et unique but de remplir nos livrets A et autres saving accounts… au cas où… oui… euh… non mais on ne sait jamais… Finalement, pris à l’envers, nos reflexes d’européens n’ont pas l’air beaucoup plus sensés... (enfin, quand même un peu, non?) 




CAS PRATIQUE NUMBER ZRI : La visite chez mon banquier


Mon banquier est un type bien ! Costar, cravate, jeune, beau (… euh… ne le dites pas à Monsieur Mike sinon il va falloir que je change de banque…) et super sympa ! (s’il y a des jeunes femmes intéressées, faites le moi savoir et je vous donne son numéro… au pire vous vous retrouverez avec un deuxième compte en banque aux USA). Oui mais voilà, parfois, moi et mon banquier, on ne parle pas le même langage :

- LUI : « Avec notre banque vous pouvez obtenir très facilement des crédits à la consommation pour acheter une télé par exemple ou des meubles »

- MOI : « Euh ! Vous savez, mon mari et moi, nous ne prenons jamais de tels crédits. Nous n’achetons des choses que si nous avons de l’argent. »

- LUI : « Waouh ! Vous devez avoir beaucoup d’argent de côté alors ! »

-MOI : (dans ma tête : ben c’est-à-dire que si tu n’as pas de télé, que t’achètes uniquement les meubles indispensables et généralement d’occasions, ben t’as pas besoin d’être Crésus non plus !) « Euh, je suppose… ».

- LUI : « Moi aussi j’aime faire des économies »

… plus tard dans la conversation…

- LUI : « Aux USA, il vaut mieux avoir une carte de crédit (pas de débit, hein !). Comme ça, quand vous allez faire vos courses, vous payez à crédit. Si vous remboursez tout avant la fin du mois, vous ne payez pas d’intérêts. Moi je fais toujours comme ça ! Je rembourse tout avant… oui enfin sauf à Noel parce que je fais des cadeaux à ma famille donc je rembourse après… »

- MOI : (il finit dans le rouge à cause des trois cadeaux qu’il a acheté à Noel et il trouve qu’il aime faire des économies ?...).

Le coup de la carte de crédit, pas de débit, c’est pour « construire son crédit »… qu’est-ce ? Aux States, il est tellement normal d’acheter à crédit que si vous ne le faites pas, les banques pensent que vous êtes un irresponsable, incapable de rembourser un crédit !... Vous ne comprenez rein ? C’est normal ! Aux States, chaque fois que vous empruntez de l’argent, signez un contrat de location, vous abonnez à l’SFR américain etc. ceci est répertorié et constitue, au final votre « crédit », c’est-à-dire, tout l’historique de votre capacité à rembourser de l’argent. Si par malheur il vous est arrivé de payer une facture en retard, vous perdez des points dans votre crédit. Si par contre vous êtes un bon payeur, vous gagnez des points… rien de grave sauf que Mike 1. A vécu 9 ans en Europe… pas la chance de payer un loyer ou les factures du portable pendant tout ce temps, 2. N’achète jamais rien à crédit… Son crédit est donc égal à 0… (Le miens étant encore plus égal à 0 puisque je n’avais jamais vécu aux States jusqu’à présent). Ceci veut dire que le jour où nous voudrons acheter une maison, la banque considèrera que nous risquons fort de ne pas rembourser notre emprunt… Résultat incroyable : nous devons absolument prendre une carte de crédit et tout payer avec (courses au supermarché et cheeseburger au MacDo inclus…)… il nous faudra tout rembourser avant la fin du mois afin de ne pas payer d’intérêts dessus… ainsi nous aurons un crédit très positif le jour où nous voudrons acheter une maison car la banque pensera que nous sommes de fabuleux emprunteurs !... Oui, Je sais ! C’est de la folie ! Et vous n’avez très certainement toujours rien compris !

La conversation avec le banquier se poursuit :

- LUI : « Comme vous n’avez pas encore de revenus, votre compte en banque devrait être payant… mais ne vous inquiétez pas car si vous ouvrez en même temps un compte épargne vous ne payez rien. Mais ne vous inquiétez pas car vous n’êtes absolument pas obligée d’épargner. Il suffit en fait d’envoyer 25$ en début de mois sur le compte épargne et il sera gratuit. Mais ne vous inquiétez surtout pas !!!! Ces 25$ seront envoyés automatiquement mais je vais faire une manipulation pour qu’ils reviennent automatiquement sur votre compte courant. Ne vous inquiétez surtout pas !!!! Vous n’allez même pas voir que ces 25$ sont partis puis revenus. Ils seront toujours disponibles alors ne vous inquiétez surtout pas !!!!!!! »

- MOI : « Ah ! Euh… mais ces 25$, moi ça ne me dérange pas qu’ils restent sur mon compte épargne… ce ne sont que 25$... ça me fera une surprise à la fin de l’année ! »

- LUI : « Ah bon ? Oui non, je vous dis ça parce qu’il y a des gens qui s’inquiètent parce qu’ils ont besoin des 25$, mais on peut les y laisser si vous voulez… de toute façon ne vous inquiétez pas !!!!!!! Parce que dès que vous en aurez besoin, il vous suffira de les retransférer À-TOUT-MO-MENT sur votre compte courant. » 

- MOI : « Oui, d’accord c’est très bien comme ça, comme je vous ai dit, ça me fera une surprise en fin d’année ».

-LUI : « Oui, c’est vrai que le compte épargne c’est très bien pour quand on décide d’économiser pour acheter quelque chose… »

-MOI : (je renonce à lui expliquer que si j’économise, ce n’est pas pour acheter quelque chose mais bien pour… euh… oui enfin… non parce que…bon ! Vous êtes tous européens je n’ai pas besoin de vous faire un dessin !)   

CONCLUSION : Il y a un truc très révélateur aux States… savez-vous (planter les choux…) comment dit-on « un compte épargne » en anglais ?... « saving account »… littéralement : « compte pour sauver de l’argent »… aux States, l’argent, il n’est pas économisé… il est rescapé !