lundi 1 avril 2013

Barbecueter aux USA


Le barbeuk, ce n’est pas qu’un barbeuk, c’est toute une tradition ! Le beau temps étant au rendez-vous, nous avons été officiellement invités aujourd’hui à notre premier barbecue de l’année !

 
Alors, attention, si vous êtes invités à un barbeuk aux USA, il vous faudra suivre quelques règles de bienséance… non en fait, il vous faudra NE PAS suivre de règles de bienséance.

Première chose à éviter : apporter un cadeau, genre du vin, du chocolat (… ouai enfin pour un barbeuk en plein soleil c’est peut-être pas extra) ou des fleurs. S’il ne s’agit pas d’un barbeuk à la bonne franquette, ce qui est par ailleurs très courant ici, n’apportez rien ! Tout le monde arrive comme ça, les mains dans les poches… Je sais, c’est terrible ! Moi, je me suis sentie nue aujourd’hui en arrivant sans cadeau chez des inconnus…

Deuxième règle à ne pas suivre : ne vous sentez pas obligé(e)s de vous présenter. Moi, par reflexe, quand j’arrive quelque part, je dis bonjour à tout le monde. D’ailleurs, je fais pire car je fais la bise à tout le monde et là les américains (bon plus les américaines que les américains) se sentent tout de suite agressés ! Figurez-vous qu’en arrivant, personne à part le type qui nous avait invités, ne s’est précipité pour dire bonjour. Chacun vaque à ses occupations jusqu’à qu’on tombe malencontreusement sur vous. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on vous salue par une poignée de main « by the way, I’m Travis ». A un moment donné, je me suis même aperçue qu’il y avait une nouvelle qui venait d’arriver et qui était assise en face de moi. Elle ne m’a jamais adressé la parole et n’a jamais dit comment elle s’appelait… Je dois avouer que je ne peux pas m’empêcher de trouver ça « rude », c’est-à-dire, malpoli… Enfin, j’imagine qu’on s’y habitue.

Troisième règle à ne pas suivre : sacraliser la maitresse de maison. La maitresse de maison suit les mêmes règles que les autres : elle ne vient pas vous saluer. Du coup, vous ne savez pas qui c’est. Du coup, impossible de lui dire merci pour l’invitation ou de lui demander si elle veut de l’aide… très déstabilisant pour la française que je suis…

Quatrième règle à ne pas suivre : s’interdire de roter lorsque vous en ressentez le besoin. Homme ou femme, c’est pareil ! Roter allégrement pendant un barbeuk, ça fait classe….

Cinquième règle à ne pas suivre : attendre que tout le monde soit assis et servi pour commencer à manger… sinon vous ne mangerez jamais ! Le barbeuk aux States, c’est la jungle ! Chacun se sert là où il peut. Il y a de la bouffe et des boissons partout, donc dès que vous en ressentez le besoin, servez-vous et ne demandez surtout pas la permission avant à la maîtresse de maison (de toute façon, vous ne savez pas qui c’est !).

Sixième règle à ne pas suivre : s’asseoir à table pour manger. De toute façon il n’y a pas de table, donc ça c’est fait ! La seule table présente permet de poser la bouffe et les boissons, donc impossible de s’y attabler sans gêner tout le monde. En plus les chaises n’y sont pas adaptées ! Vous devez donc vous entrainer (faites-le chez vous avant d’y aller) à manger assis(e)s sur une chaise de plage, l’assiette sur vos genoux, un verre de vin avec des glaçons (oui ! ils font ça aux États-Unis) dans une main, le couteau pour la viande dans l’autre et le pied prêt à décoller pour repousser les assauts du chien qui veut bouffer votre steak. Le tout, sans rien faire tomber ! C’est pas facile !

Septième règle à ne pas suivre : enlever ses lunettes de soleil pour parler avec les gens. Moi je suis désolée, mais parler avec des gens qui ont des lunettes de soleil, je trouve ça exaspérant ! Surtout qu’on ne sait jamais à qui ils sont en train de parler ! Du coup, j’ai l’air bête parce que je ne réponds pas aux questions qu’on me pose ! Heureusement que j’ai un super gros accent français qui me sert d’excuse : « Moi pas impolie ou antipathique, moi pas comprendre toi ! ».

Huitième règle à ne pas suivre : rester groupés ! Aux États-Unis, t’es invité(e) chez quelqu’un mais tu peux faire ce que tu veux. Si tu veux, tu t’assoies dans le groupe des assis pour discuter, sinon tu restes debout devant la table de la bouffe avec le groupe des debout. Tu peux aussi aller regarder le match de basket dans la véranda avec le groupe des baskéteux, ou tu peux aller fumer du shit dans le salon avec le groupe des enshités même si les parents de la maitresse de maison sont là (parce que la maitresse de maison, tu viens d’apprendre que c’est la fille qui fume du shit dans le salon avec un type que tu ne connais pas).

Neuvième règle : c’est pas la peine de savoir pourquoi t’es invité. Moi je croyais qu’on était invités parce qu’il faisait beau, après quand j’ai vu que le chien portait un joli nœud de pâque j’ai réalisé qu’on était en train de fêter pâque mais sans chocolat. Je l’ai pensé jusqu’à que la mère de la maîtresse de maison se pointe avec des serviettes « Happy Birthday »… nous étions invités à un anniversaire… mais nous n’avons pas su de qui… trop honte de demander !    

Malgré tout, un bon petit barbeuk par un dimanche ensoleillé, ça fait du bien et on s'est bien amusés! Vivent les barbecues américains !

5 commentaires:

  1. Hello Sandrine!

    Excellent Blog que je lis avec beaucoup de plaisir à chaque post... Je me reconnais trop bien dans tout ce que tu décris car je suis marié à une américaine depuis 10 ans et elle vient justement du Colorado ( Fort Collins, pas très loin de chez vous ) , nous y retournons régulièrement depuis 12 ans pour aller voir sa famille...

    Et justement, depuis quelques temps, l'envie d'aller s'installer là-bas devient de plus en plus présente... Le problème étant que nous avons maintenant 35 ans, 2 enfants et tous les 2 un boulot sur et bien payé... Mais malgré tout, on a envie de tenter l'aventure , pourtant notre situation nous fait réfléchir...

    Avec ton expérience de jeune expatriée, penses-tu que nous risquons vraiment gros à tenter l'aventure? Ma femme est donc américaine, parfaite bilingue Anglais/Français et elle apprend l'espagnol. Elle a un masters en Histoire et est enseignante ( d'histoire en français et en immersion en Anglais) depuis 10 ans... Elle est aussi présidente de l'association de l'école sans but lucratif qui vient en aide aux élèves démunis et qui a donc pour but, entre autres, l'aide sociale...
    Ma situation m'inquiète plus, je dois l'avouer. Je parle 3 langues : Français, Anglais, Néerlandais ( mais je doute que cette dernière langue me serve aux USA malgré un certificat de bilinguisme de l'état belge ). Je ne possède pas de diplôme universitaire mais j'ai un diplôme supérieur de régisseur de spectacle ( 2 ans et demi, ils ont l'équivalent aux USA). J'ai travaillé 6 mois dans le théâtre au début de ma carrière avant de prendre un boulot stable et bien payé dans les chemins de fer belges ( accompagnateur de train, je commence grave à me lasser)... J'ai aussi fait les 2 premières années de la formation d'instituteur mais j'ai arrêté avant la fin, erreur de jeunesse probablement mais je me voyais pas enseigner à l'époque... Je suis aussi un musicien très actif qui sort des albums et joue partout où il va ( y compris à Denver et Fort Collins l'été passé )... Ma femme et mes enfants ont tous les 3 les 2 nationalités ( Belges et américaines ) et je suppose que je pourrais avoir un visa d'immigrant facilement ( ça fait 10 ans que je passe avec ma famille du côté résident américain au service d'immigration des aéroports et ça ne pose jamais de problème )... Bon voilà, en gros, on a juste peur de laisser tomber une situation financière confortable pour tenter l'aventure.. Mais est-ce vraiment un risque? Nous pouvons même être hébergés chez mes beaux parents au début, ils nous laisseraient un étage de leur maison... et nous arriverions avec pas mal d'économie si nous revendons notre maison ici en Belgique...

    Enfin voilà, ça peut te sembler dingue qu'on te demande conseil mais comme tu vis la situation pour l'instant, qu'est ce que tu en penses?

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  2. Cher Éric,
    Je te remercie pour ton message. Ça me fait plaisir de savoir qu’il y a des gens que je ne connais pas qui lisent mon blog régulièrement et qui l’apprécient !
    Quand à ta question, permets-moi de te féliciter avant d’y répondre. Ta femme et toi vous avez su construire une petite vie de famille magnifique. J’espère pouvoir écrire le même genre d’histoire dans quelques années !
    Je pense que tu connais déjà la réponse à ta question. Partir aux États-Unis est un risque car votre situation en Belgique est plus qu’enviable. Nul doute que si vous décidez de déménager, vous perdrez en qualité de vie, au moins au début. Préparez-vous à tout recommencer depuis le début. Votre expérience est sans aucun doute un atout mais ils ne la prendront pas en compte pour calculer votre salaire. Dans le cas de ta femme (c’est rigolo parce que j’ai presque le même profil ! J’ai aussi fait des études d’Histoire et si j’étais restée en France, je serais très certainement devenue prof d’immersion… en espagnol… pas en anglais !), je disais donc, dans le cas de ta femme il faut savoir qu’elle ne pourra pas travailler dans les écoles publiques car il faut une « licence ». Elle pourra par contre essayer les écoles privées qui ont des programmes d’immersion. Elle pourrait aussi intégrer un des nombreux programmes qui paient les jeunes diplômés pour qu’ils passent un master + la licence pour enseigner. On l’enverra dans les pires écoles mais au moins elle touchera un salaire. Pour avoir un ordre d’idée de ce qu’on peut gagner dans le privé, on m’a proposé un poste d’institutrice, full immersion en Français dans un « charter school » (semi-privé/semi-public) : entre 34000 et 35000 $/an + bénéfices et formation inclue. Ce n’est pas trop mal je pense par rapport à ce qu’on peut gagner en France. Pour ta situation à toi par contre, je n’ai aucune idée de comment ça marche et si tu as des équivalences reconnues aux USA. Ce que je sais par contre c’est qu’on trouve facilement du travail, même à temps partiel et que, vue ta polyvalence, je suis persuadée que tu trouveras quelque chose.
    De ce que moi j’ai pu constater ici par rapport au marché du travail, c’est que tout le monde à sa chance et qu’il y a pas mal d’opportunités à saisir. Les salaires pour débuter ne sont pas mirobolants mais ils sont beaucoup plus élevés qu’en Europe en général. On peut gagner suffisamment d’argent, très rapidement. Si vous êtes tous les deux travailleurs et ambitieux, nul doute que vous réussirez ici. La seule question que tu dois te poser n’est pas « Est-ce que nous allons pouvoir trouver du travail ? » mais « Est-ce que nous sommes prêts à investir notre temps et notre argent dans une entreprise qui va surement nous conduire à avoir la même situation financière qu’en Europe ? ». En d’autres termes, n’immigrez pas pour améliorer votre situation professionnelle mais pour vivre une aventure extraordinaire !

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    1. Au jour le jour, la vie au Colorado (je pense que Fort Colins est moins chère que Denver mais je ne suis pas sure) est très abordable. Comptez tout de même acheter deux voitures pour travailler et vous déplacer. J’ai eu beaucoup de chance car j’ai trouvé un travail à 10 minutes de chez moi (mais c’est apparemment pratiquement comme si j’avais gagné au loto !). Pour le système de santé vous serez soit couverts par vos employeurs respectifs, soit vous pouvez cotiser à la CFE + MGEN qui vous coutera 200 euros chacun/mois + 100 euros par an (oui j’ai bien dit par an et pas par mois) pour chaque enfants… ah mais zut ! Je viens de réaliser que vous n’êtes pas français… CFE + MGEN ça ne va pas marcher… il faut vous renseigner sur les couvertures maladies pour expatriés en Belgique. Il doit y en avoir aussi.
      Pour le visa, il faut t’y prendre bien en avance. Tu as besoin d’un K3 (spouse visa). Ça peut prendre de 6 à 9 mois donc ne prévoyez pas d’immigration avant d’avoir le visa en main et préparez-vous psychologiquement ! (jettes un coup d’œil à http://www.visajourney.com/faq/k1faq.htm où tout est expliqué)
      Voilà, donc, en gros, moi je vous conseille de tenter l’aventure parce que… ben euh… c’est super chouette ! Il n’y a pas d’autre explication. C’est un peu de la folie vue votre situation mais je ne vois pas pourquoi on devrait être raisonnable tout le temps ! Faites quand même de belles économies avant parce que ça risque de vous couter cher. Comptez 3000/4000 euros pour ton visa (tous frais inclus même les trucs indirects) + le temps de trouver un emploi + deux voitures même d’occasion ça fait cher… donc oui faites bien des économies avant !
      J’espère que ma réponse te permettra d’y voir un petit peu plus clair. N’hésites surtout pas si tu as d’autres questions, je serais ravie de t’aider si je peux. Si vous passer par Denver un de ces 4, envoyez-moi un petit message et nous pourrons nous retrouver autour d’un verre dans un endroit sympa !
      Bonne continuation !
      Cordialement,
      Sandrine

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  3. Hey merci Sandrine pour toutes ces informations... C'est vraiment gentil. Oui oui, nous sommes bien conscients que nous ne venons pas pour faire fortune mais plutôt pour vivre une aventure et changer d'air! Je me doute qu'il y a un certain délai avant d'obtenir le visa mais nous ne partirons pas avant au moins 15 mois, nous entamerons les procédures le plus vite possible mais il y a encore beaucoup de choses à faire :-) . Nous avons même éventuellement la possibilité de prendre une interruption de carrière ( à confirmer quand même, c'est possible mais compliqué) et de revenir en Belgique et récupérer nos boulots si on ne se plait pas là-bas mais bon, ça nous étonnerait quand même, on ne part pas non plus vers l'inconnu, ma femme a vécu là bas jusque ses 19 ans et depuis nous y sommes allés presque une dizaine de fois, et je m'y sens déjà pratiquement chez moi autant qu'en Belgique... C'est plutôt vraiment une histoire de trouver un travail stimulant et intéressant, mais j'aimerais carrément peut-être bien lancer une petite entreprise, qui sait?

    Ce sera avec plaisir que nous te dirons quand nous serons dans le coin de Denver, en vacances ou résidents !
    D'ici là, j'espère que tu continueras ton Blog qui nous fait rêver mais aussi beaucoup rire! Je continuerai à le lire en tous cas...

    Bonne continuation et bonne chance pour la suite de ta belle aventure...

    Eric

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  4. Je me souviens de mon premier bbq à Denver. Le mari de ma collègue était chasseur et nous avait montré sa "man cave" remplie d'animaux empaillés, dont un ours.

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